Qui n’a pas scié une fois dans sa vie ? La scie manuelle est indispensable sur un chantier. Encore faut-‘il connaître les petits secrets des lames. Sur des travaux lourds, scie circulaire et scie sauteuse ouvrent Les horizons au menuisier, en herbe ou confirmé.
Les scies a main
L’outil utilisé, 1’essence du bois ou le type de panneau à scier la précision du tracé et le savoir-faire du bricoleur, sont autant de paramètres dont dépend la qualité d’un sciage manuel. Si les derniers critères sont difficiles à appréhender, le choix d’un type de scie manuelle est beaucoup plus simple.
LA FORME DE LA DENTURE
Denture, affutage et avoyage déterminent l’utilisation des scies les plus courantes.
Le pas est la distance, en millimètres, qui sépare deux pointes de dents. Plus il est petit (2 mm), plus la coupe sera fine. Une denture pour le débitage de planches possède un pas supérieur a 5 mm.
Le profil détermine le sens de la coupe : en long ou en travers. A denture universelle (semi-couchée) , la sole est utilisée pour toutes les coupes en long. Les dentures isocèles (droites) sont plutôt destinées aux coupes en travers.
L’affûtage peut être droit ou croise. Le premier facilite le sciage, tout en donnant des coupes plus lisses dans le matériau, et permet un sciage en poussant et en tirant.
L’avoyage consiste a écarter les dents de chaque c6te de la lame et a leur donner une certaine forme. Il permet a la lame de faire son chemin dans le bois . la « voie ». II doit être, au plus, égal a deux fols l’épaisseur de la lame. . .
LES DIFFÉRENTS TYPES DE SCIES MANUELLES
A chaque coupe, ou type de finition désirée, correspond un type de scie.
La scie égoïne a été conçue pour le sciage du bois. Ces coupes sont toujours moins précises, car les fibres ne sont pas orientées régulièrement. Elles ont tendance a diriger la lame d’un côte ou de l’autre, a l’incliner parfois. Les coupes doivent être rattrapées au rabot ou a la ponceuse.
La scie a dos avec boite a onglets facilite un sciage propre et soigne pour les angles de 45 ou 90° (plinthes, moulures, cimaises…).
La scie a guichet possède une lame dentelée finissant en pointe, pour réaliser des coupes chantournées (courbes) ou droites à l’intérieur d’un panneau, a partir d’un simple trou de perceuse.
La scie a cadre (ou a chantourner) est utilisée pour les découpes sinueuses.
La scie à araser est utile pour découper les parties débordantes d’assemblages (tourillons, tenons…).
Les scies sabre
Elles se composent d’un bloc-moteur, ressemblant a celui d’une perceuse qui anime d’un mouvement de va-et-vient une lame de scie plus ou moins fine et longue, selon le matériau a découper. Elles peuvent remplacer la scie circulaire, la scie sauteuse, voire la tronçonneuse, mais sans atteindre leur régularité, leur précision ou leur puissance. La coupe moins nette d’une scie sabre destine cette machine a des utilisations de chantier pour couper poutres, tubes, carreaux…ou élaguer des branches dans le jardin.
Les scies sauteuses
Pour réaliser une « fenêtre » dans un panneau, pour encastrer un spot ou un évier, pour laisser le passage a un tuyau, ou encore pour suivre un trait de coupe sinueux, rien ne vaut la scie sauteuse. De plus, elle peut scier, avec les lames adéquates, les métaux, le plastique ou encore le carrelage. Aujourd’hui, la plupart des soles sauteuses sont équipées d’un mouvement pendulaire qui améliore très nettement le débit et les performances de la machine.
LES PERFORMANCES
Toutes les scies sont équipées d’un variateur de vitesse avec un nombre de courses/minute quasiment identique, qui oscille de 500 a 3 000 courses/minute en moyenne. Ce n’est donc plus un élément de comparaison déterminant. La profondeur de coupe maximale varie, selon la puissance, de 60 a 110 mm dans le bois tendre (comptez moitie moins dans le bois dur), de 4 a 10 mm dans I’acier et dans la céramique et de 6 a 25 mm dans I’aluminium. C’est amplement suffisant pour des travaux courants. Le mouvement pendulaire se généralise sur les soles sauteuses. Sur une machine classique, la lame monte et descend rapidement, le sciage s’effectuant lorsqu’elle remonte. Conséquence la lame frotte sur le matériau en descendant, ce qui ralentit le travail, gène I’évacuation des sciures et favorise 1echauffement de la lame et du matériau. Avec le mouvement pendulaire, la lame se retire en arrière lors de la descente et remonte en avançant dans I’autre sens. Conséquence : I’éjection des sciures est améliorée, l’échauffement atténue, la puissance de coupe décuplée.
LA BONNE SEMELLE
Toujours en contact avec le matériau la semelle sert d’appui a la scie et a son déplacement sur le matériau a scier. En acier plus ou moins épais, elle offre une surface stable et rigide. La qualité du métal et les possibilités de réglages influent sur son utilisation.
En acier inox, la semelle est plus lourde, mais résiste mieux aux rayures et a la rouille. En tôle d’acier peinte, elle allège la scie, mais présente rapidement des traces d’usure qui peuvent s’encrasser, nuire a la glisse et rayer le support.
Une plaque en PVC, fies utile, fournie ou en option, peut se clipser ou se visser sur la semelle pour éviter les rayures sur les matériaux fragiles.
Inclinable a droite ou a gauche pour scier en biais jusqu’à 45°, la semelle se règle avec une clé Allen (à six pans), avec un tournevis ou parfois sans outil. Des graduations plus ou moins visibles de 0, 15, 30 et 45° permettent un réglage sur ces valeurs courantes.
Sur la plupart des machines, la semelle peut se reculer pour amorcer des sciages en plein bois, pour faciliter les coupes an plus près d’un obstacle ou d’une paroi verticale. Mais c’est surtout la forme du carter avant de la scie qui joue un rôle important dans ce cas de figure.
Un pare-éclats en plastique se fixe par emboitement sur I’avant de la semelle. Encadrant la lame de scie, il évite les éclats a la surface du bois lorsque la lame remonte. Un accessoire plus gênant qu’utile car il n’est pas toujours facile à installer ni à enlever,et il se détériore assez rapidement.L’utilisation de lames spécifiques pour le stratifié, le sciage parement placé dessous, ou encore la pose d’un ruban adhésif sur le trait de coupe permettent une coupe sans éclat.
Un guide de coupe peut être fixé sur la semelle, il permet de scier parallèlement au chant d’un panneau, comme avec une scie circulaire, ou de découper un cercle. Ces accessoires fort précieux ne sont généralement proposés qu’en option.
LA LAME
Tout travail n’est efficace que si la scie est équipée d’une lame adéquate qui se change facilement.
L’empreinte de la lame, c’est à dire le profil supérieur qui est fixe sur l’arbre p0rte-outils de la scie sauteuse, semble se standardiser. Cette compatibilité simplifie et augmente le choix : on n’a plus a se creuser la tête pour vérifier si l’empreinte est bien celle adaptée a la machine.
Changer de lame sans outil est un confort d’utilisation important qui permet de la démonter et de la fixer sans avoir a utiliser une clé ou un tournevis. Cet équipement reste peu fréquent.
La lame s’appuie sur la gorge d’un rouleau, situé juste au~dessus de la semelle. Ainsi guidée, elle est beaucoup moins flexible, peut encaisser l’effort généré par l’avance de la machine, et les coupes dans les matériaux sont exactes et régulières.
Un protège-main est prévu pour éviter que les doigts n’entrent, par inadvertance, en Contact avec la lame lorsqu’elle fonctionne.
Toutes les scies sauteuses soufflent un jet d’air a l’avant de la machine pour dégager le trait de coupe qui reste ainsi toujours visible. Certains modèles proposent un débrayage de la soufflerie pour les travaux de sciage dans le métal, afin d’éviter la projection du liquide utilisé pour le refroidissement de la lame.
Les scies circulaires
Recommandées pour toutes les coupes rectilignes et de longueurs importantes, la scie circulaire est équipée d’un moteur de 500 a plus de 1500 Watts, qui entraîne à très grande vitesse une lame circulaire dentée. Elle repose sur un plateau qui assure la stabilité et ,permet grâce à un guide de coupe toujours fourni avec l’appareil, de réaliser des sciages rectilignes. Ce plateau. en fonte d’aluminium ou en acier inox épais de préférence, s’incline de 0 à 45` pour effectuer des coupes biaises.
PUISSANCE ET PROFONDEUR DE COUPE
Ces caractéristiques sont plus ou moins liées. Au-dessous de 1000 W, la profondeur de coupe n’excède pas 50 mm. Au-dessus de 1 000 W, elle peut dépasser les 75 mm pour les machines les plus perfectionnées. À profondeur de coupe égale, on aura tout intérêt a choisir le modèle le plus puissant. La présence d’un variateur permet d’adapter la vitesse a l’essence du bois ou au matériau a scier. Attention, la puissance et la qualité de sciage dépendent aussi de l’état et du profil des dents de la lame de scie.
CHOISIR LA BONNE LAME
La lame standard, avec des grosses dents, fournie avec la machine, convient a un usage général. D’autres, avec des dentures et un avoyage spécifiques, sont proposées en option, en fonction de la qualité du sciage désiré et du matériau.
Les lames a grosse denture plate, avec ou sans pastille au carbure de tungstène, et a nombre réduit de dents (10-12), sont préconisées pour les sciages de débits grossiers et rapides dans tous les bois.
Les lames à denture avoyée, avec ou sans pastille au carbure de tungstène, et avec, au minimum, une vingtaine de dents, offrent une coupe nette dans tous les bois tendres et dans les panneaux de particules.
Avec une cinquantaine de dents plates, trapézoïdales au carbure, la lame s’attaque aux bois massifs, aux matières plastiques et au métal (aluminium, cuivre et laiton).
Une denture couchée avoyée, serrée, 50-60 dents, avec ou sans revêtement plastique, est destinée aux bois massifs et lattés.
Une coupe très nette et précise est obtenue avec une lame a denture couchée, avoyée et très serrée (plus de 100 dents). Idéale pour le contreplaqué et les panneaux de fibres.
SCIER SANS FIL, MAIS AU COURANT
Les scies sans fil de 14 volts et plus se développent elles n’ont rien à envier en termes d`équipement aux scies sauteuses et circulaires électriques. Leur autonomie est largement suffisante pour des travaux courants de sciage. La scie sabre (égoïne électrique) a également le vent en poupe… notamment les modèles de poche.
UNE HISTOIRE EN DENTS DE SCIE
Qui a donc inventé la scie? D`aucuns l’attribuent aux hommes préhistoriques, puisque des silex à dents ont été retrouvés. Une chose est sûre: les Égyptiens l’avaient puis elle disparaît pour ne réapparaître en Europe qu’au XII* siècle. Pourquoi? Parce que le bois était travaillé à l’herminette et à la hachette et les charpentes réalisées à partir de troncs bruts. Les premiers moulins à scie apparaissent au Xlll ème siècle. La première scie circulaire voit le jour en 1793, la première scie sauteuse en 1947.
LES SÉCURITÉS OBLIGATOIRES
De nombreuses protections et sécurités équipent les scies circulaires. Tenter de s’en passer ou de “débrayer » ces équipements met en péril l’utilisateur et parfois la mécanique de l’outil.
Une double commande évite une mise en marche involontaire ou intempestive.
Un démarrage progressif empêche les à-coups lors de l`amorce du sciage.
Un carter évite tout contact involontaire de la main avec la denture de lame. Fixe dans sa partie supérieure, il canalise aussi les projections de sciure qui s’évacuent sur le côté. Mobile dans sa partie inférieure, le protecteur s’escamote dans le carter fixe, au fur et à mesure que la lame de scie avance dans le bois. Enfin de course, lorsque la machine sort de la pièce de bois, il revient automatiquement dans sa position initiale.
Un couteau diviseur, placé derrière la lame, empêche le resserrement du bois scié. ll évite une fatigue excessive du moteur, et empêche la lame de rester coincée dans le matériau. Le couteau diviseur se change en fonction de l’épaisseur de la lame de scie ou de l’avoyage des dents.